mardi 30 avril 2013

Alfa-Roméo & Charles Faroux

Deux clichés pris par Jean Boivin II, Boulevard de la Liberté à Chagny, Saône-et-Loire, France.

Cette rue est la célèbre Route Nationale 6, qui reliait Paris à l'Italie par Lyon. Cette artère essentielle générait tous les commerces afférents au trafic : les stations service, les garages,  les restaurants ("Lameloise" se trouve 200 m plus bas sur le même trottoir), les hôtels, etc.

L'intérêt, à part cette splendide Alfa-Roméo munie du fanion de directeur de course, en est que le conducteur soit le célèbre Charles Faroux, créateur des 24 Heures du Mans dix ans auparavant!


Noté au dos : "Charles Faroux et son Alfa-Roméo - 1933"

(non légendée)


Le même endroit de nos jours : la station a disparu, mais elle n'était déjà plus là en 1944 sur le cliché du Ford M-8 pris au même endroit (voir rubrique "Light Armoured Car"). Les arbres ont hélas aussi disparu.

(Merci à Google Street View)
Grand Prix de Dijon 1946



Le Grand Prix International de Bourgogne à Dijon


Noté au dos : " 7 septembre 1946 Grand prix de Dijon à la Maladière - Jean-Pierre Wimille"
La petite flèche noire au loin à droite indique une voiture en course, non identifiable. La Maladière a beaucoup changé, j'ai recherché en vain le restaurant.

Le véhicule étonnant est cet autocar sanitaire Isobloc avec montée par l'avant, certainement pour accéder à l'intérieur avec des brancards. Peut-être un exemplaire de l'Armée de l'Air, la base aérienne de Longvic étant toute proche.

 Je n'en n'ai pas trouvé d'autres traces sur le net, j'espère que ça fera le bonheur des spécialistes.

Et comme j'ai un petit faible pour l'Isobloc de mon enfance, un portrait de Jean Boivin (III), quelques années plus tard

Noté : "Janvier 1952, Lons-le-Saulnier"


et la couverture de ce catalogue de 1950


lundi 29 avril 2013



Panzerzüg "Scarabeüs"


La seule photo, à ma connaissance, des combats de Saint-Bérain-sur-Dheune du 7 septembre 1944, prise du hameau de Noizeret, à 4km de là. On ne voit que la fumée d'un incendie (?) suite aux combats qui virent l'arrêt du train blindé allemand qui remontait vers le nord. Un cliché d'ambiance plus qu'un véritable document. Tout semble si paisible, en cette fin d'été.


Daté : "7 septembre 1944"

Le site vu par satellite (merci Google Earth)


Le récit du combat de St Bérain http://rhin-et-danube.fr/wordpress/?p=1162


Le train fut remorqué ou poussé jusqu'en gare de Chagny, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Saint-Bérain, lieu des combats du 7 septembre. De nombreux trains suivaient le Scarabeüs, chargés de troupes et des fruits du pillage allemand.

Certains trains furent paraît-il dévalisés (argenterie en particulier) ce qui aurait créé des fortunes soudaines et inattendues, et je me plais à l'imaginer, des crises de foie dues à l’absorption trop rapide de grandes quantités de nourriture.



Noté au dos : "18 septembre 1944 train blindé allemand en gare de Chagny"
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Peut-être en relation avec ce qui précède, un mauvais cliché de prisonniers de guerre allemands remontant le Boulevard de la Liberté au centre de Chagny, la célèbre Route Nationale 6.

Daté : "Septembre 1944"


Il peut s'agir de l'équipage du train : mes modestes connaissances en uniformes allemands me font penser que le seul prisonnier portant une casquette, et en uniforme plus foncé, pourrait appartenir à la Reischbahn. Il pense avoir tout à gagner à porter sa casquette qui le distingue des combattants !
Spotters, à vos fiches !



Le même endroit de nos jours, le "Café du Siècle" a fermé.
(Merci à Google Street View)

dimanche 28 avril 2013

Ford M-8 Light Armoured Car

Cliché très mauvais, mais bon, on ne pouvait leur demander de rejouer la scène. Des éléments du 3° Régiment de Chasseurs d'Afrique dévalent la RN6 dans la ville de Chagny à la poursuite des troupes allemandes qui se replient vers le Nord, en direction de Beaune et Dijon.

Noté au verso : " 6 septembre 1944 La libération de Chagny Les premières voitures blindées de l'Armée Française"
 La même rue aujourd'hui, Boulevard de la Liberté.
Ironie, la voiture surprise par Google Street View, est une ... voiture de marque allemande bien connue.


PzKpfw III

Mon père Jean Boivin (II) traversait la France sur son puissant engin de reconnaissance à deux roues (ici Mâcon le 5 Août 1937)





armé de son Kodak Pocket 1A, avec déclencheur souple (pour éviter le flou de bougé au déclenchement).


Il a rapporté de ces excursions des clichés de choses qui devaient lui sembler totalement étrangères, si l'on peut dire,
et certainement incongrues dans le paysage.

Le premier est ce blindé allemand qui a cassé son axe de barbotin droit, et qui gît dans le fossé. Il s'agit d'un Panzer III,
ça pèse 20 tonnes, ça ne se dépanne pas comme une 2 CV.


La photo est annotée au dos :
"D4 entre Provins et Courtacon, 9 septembre 1941"

Ok, on voit bien la route Départementale 4 sur Google Earth.
Le problème, c'est la date !
Peut-on imaginer les Allemands abandonner un char en panne, certes désarmé (la MG frontale a été enlevée), mais depuis l'offensive de mai-juin 1940, c'est-à-dire pendant 15 mois?

Autre hypothèse : accident récent, lors de manœuvres ou transfert par exemple. Mais alors pourquoi le désarmer plutôt que de le faire garder en attendant l'échelon de dépannage?

La dernière hypothèse, une erreur de date, est à exclure, car
d'autres clichés pris lors de cette même randonnée, portent des dates cohérentes avec celle-ci :


Noté au dos "17 septembre 1941 Arcis-Sur-Aube"
Les rues ont été nettoyées et les ruines mises en tas mais pas encore reconstruites. Il s'agit bien de l'automne 1941.

Bon, alors ce blindé? Que fait-il là? Il possède des marquages inhabituels (deux X) à côté de la fente de vision du pilote, et un numéro sur le blindage avant, "61135" si je ne m'abuse.

Au boulot les spotters, merci de vos commentaires !

samedi 27 avril 2013

La Renault 10 CV

Cette Renault 10 CV Type OS en carrosserie "Boulangère", je ne l'ai pas connue, mais elle faisait partie des mythes de la famille.


Achetée par mon grand'père Jean Boivin (I), boulanger à Chagny, 99 Boulevard de la Liberté, deux ans avant sa mort prématurée en 1928, elle sera reprise de main de maître, comme toutes les affaires, par son épouse, Marie. 
L'histoire familiale dit qu'elle fut la première femme de Saône-et-Loire a avoir obtenu, et son permis de conduire, et une photo dans le journal "Le Progrès" pour son accident avec ladite Renault, qu'elle avait mise "sur le toit" lors d'une livraison sur chaussée humide.
 Chaussées très bombées à l'époque, c'était le moyen d'évacuer l'eau de pluie. Ajoutons les pneumatiques et les caractéristiques châssis et suspension, ça devait être quelque chose de maintenir ces grosses machines sur la route.
 On peut imaginer avec quelle délectation les journalistes ont dû se gausser d'une femme au volant. Je n'ai hélas pas trouvé trace de cet article dans les archives.

En revanche j'ai retrouvé le bon de commande de la Renault : il s'agit d'un châssis seul, la carrosserie étant réalisée au gré du client chez son carrossier, comme de mise à cette époque.




Un document que personne ne conserve, mais chez nous on garde tout, on ne sait jamais. La preuve.

Autour de 1928
On peut noter que la calandre n'arbore pas encore le célèbre losange Renault : il devait apparaître un an plus tard environ, selon les spécialistes. Mais il figurait déjà en filigrane sur le bon de commande !


Notée : "Automobile 10 chevaux Renault dans la cour Chagny 1930"

Datée :"19 Juillet 1936"

Qu'est-elle devenue? La mémoire familiale ne le dit pas.

On peut imaginer que, réquisitionnée par l'armée, elle aie pu finir ses jours dans les sables de Knokke-le-Zoute ou Dunkerque en juin 1940 comme celle qui figure en arrière-plan sur le cliché ci-dessous. Elle aurait ainsi, elle aussi, bien servi la patrie

Cliché internet noté "Dunkerke 1940", vraisemblablement d'origine Kriegsmarine








vendredi 26 avril 2013

Le passé est le terreau du présent

En hommage à mes ancêtres qui ont modestement contribué à faire de notre pays ce qu'il est.

Par leur travail humble de paysans, vignerons, boulangers, cafetiers, instituteurs, râleurs, syndicalistes et athées, ils se sont néanmoins battus valeureusement pour la patrie laïque. Ils n'ont pas voulu de croix sur leurs tombes, que ces images soient leur gloire.





Préférant les faits aux discours, je présente donc les médailles de famille, gagnées sur les champs de bataille (et pas sur les brocantes) : 1870, 1914-18, guerre de l'ombre, plus modeste (on avait déjà beaucoup donné).


Il manque un personnage, dont ne reste que le souvenir lointain. Il n'eut pas de médaille, mais la fierté, paraît-il, de raconter ses exploits au coin du feu. On venait de très loin pour l'écouter. C'était (déjà!) un "Grognard", il avait vu l'Empereur, avait fait la retraite de Russie (1812) et... il était revenu,
dans son village, du côté de Couches, en Saône-et-Loire.
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Ceci posé pour indiquer "d'où je vous parle"

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Je présenterai au gré de mes re-trouvailles, des archives familiales répertoriées et surtout datées au dos avec la méticulosité et la précision de mon instituteur de père.

Il avait eu pour ses 13 ans (1933) un Kodak Pocket N°1A, format 116, 6½ x 11 (cm!). Énorme négatif, pas besoin d'agrandisseur, on tirait en contact. 


Mes retouches se limitent à un recadrage minimal, luminosité, gamma, contraste et suppression des grosses taches


Si vous souhaitez obtenir un cliché non taggé pour un usage restreint ou spécifique, je me ferai un plaisir de vous le faire parvenir en bonne définition.