La Renault 10 CV
Cette Renault 10 CV Type OS en carrosserie "Boulangère", je ne l'ai pas connue, mais elle faisait partie des mythes de la famille.
Achetée par mon grand'père Jean Boivin (I), boulanger à Chagny, 99 Boulevard de la Liberté, deux ans avant sa mort prématurée en 1928, elle sera reprise de main de maître, comme toutes les affaires, par son épouse, Marie.
L'histoire familiale dit qu'elle fut la première femme de Saône-et-Loire a avoir obtenu, et son permis de conduire, et une photo dans le journal "Le Progrès" pour son accident avec ladite Renault, qu'elle avait mise "sur le toit" lors d'une livraison sur chaussée humide.
Chaussées très bombées à l'époque, c'était le moyen d'évacuer l'eau de pluie. Ajoutons les pneumatiques et les caractéristiques châssis et suspension, ça devait être quelque chose de maintenir ces grosses machines sur la route.
On peut imaginer avec quelle délectation les journalistes ont dû se gausser d'une femme au volant. Je n'ai hélas pas trouvé trace de cet article dans les archives.
En revanche j'ai retrouvé le bon de commande de la Renault : il s'agit d'un châssis seul, la carrosserie étant réalisée au gré du client chez son carrossier, comme de mise à cette époque.
Un document que personne ne conserve, mais chez nous on garde tout, on ne sait jamais. La preuve.
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Autour de 1928 |
On peut noter que la calandre n'arbore pas encore le célèbre losange Renault : il devait apparaître un an plus tard environ, selon les spécialistes. Mais il figurait déjà en filigrane sur le bon de commande !
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Notée : "Automobile 10 chevaux Renault dans la cour Chagny 1930" |
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Datée :"19 Juillet 1936"
Qu'est-elle devenue? La mémoire familiale ne le dit pas.
On peut imaginer que, réquisitionnée par l'armée, elle aie pu finir ses jours dans les sables de Knokke-le-Zoute ou Dunkerque en juin 1940 comme celle qui figure en arrière-plan sur le cliché ci-dessous. Elle aurait ainsi, elle aussi, bien servi la patrie
Cliché internet noté "Dunkerke 1940", vraisemblablement d'origine Kriegsmarine
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